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Communiqué de presse :
MARCEL VERHOFSTADT

De la couleur avant toutes choses, de celle qui fait éclater les cadres, chanter les murs : Verhofstadt est certainement un des coloristes les plus authentiques de la peinture belge actuelle.

Une trentaine de grandes toiles, grandes même quand le format ne l’est pas. C’est que la couleur ici rayonne, dilate les formes, impose son propre ordre de grandeur, ses propres règles d’appréhension de l’espace. La couleur, pas seulement pour titiller la rétine, mais aussi une couleur-construction, et les bleus, les verts, les rouges jouent, s’agencent prennent leur place juste, créent distance et profondeur. Des couleurs enfin pour dire le tohu-bohu des motards et les bolides dans la course, la chaleur intérieur, les murs chaulés d’une ferme sous la rondeur des gros nuages, la serra espagnole escaladant le ciel, ou le clochard rêvant près de son ami le hibou.

Une dizaine d’aquarelles aussi, où davantage encore se remarque, derrière la simplicité apparente des moyens, l’autorité du peintre imposant aux choses une écriture adéquate pour dire l’arbre, la colline, les champs, le sec l’humide, avec un rare esprit de synthèse, nous menant tout droit à l’essentiel, aux grandes forces qui animent et distinguent le paysage.

Verhofstadt se présente ainsi plus que comme témoin, comme un « constructeur » dédaigneux de l’insolite et du fugace, un « mainteneur ». Ce qui est bien précieux en un temps où un certain nihilisme de la peinture cache mal un comportement d’enfants coléreux qui préfèrent casser leur jouet, faute de savoir s’en servir.

Jean CIMAISE (Drapeau Rouge 30/03/1977)

Communiqué dans le journal